Cazuca: les bidonvilles de Bogota
Juan, le copain colombien de ma coloc Kristin, va chaque semaine aider les gens d’une association qui aide les enfants d’un quartier ultra défavorisé de Bogota, au sud de la ville (apres Ciudad Bolivar, le quartier qui a la pire réputation ici). Il m’a proposé de venir avec lui samedi - et je l’ai donc accompagné.
Cazuca est un quartier ou vivent plein de familles de déplacés (=réfugiés) + des paramilitaires qui contrôlent le quartier (les commercants doivent les payer , sinon ils les butent, etc.). C’est a l’extrême sud de Bogota, sur le flanc de la montagne, et c’est pas un bidonville (ici ca n’existe pas vraiment) mais on est quand même en plein dans l’habitat informel.. ils ont l’electricité mais l’eau courante a l’air plus rare, et les égouts sont juste une petite riviere dégueu qui passe au milieu de tous ca. On y trouve aussi un bureau de l’UNCHR (Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU) et un de la Commission Européenne, maias, pas de bol, ils sont fermés tous les 2 car ils ont subi des “pressions” de la part des paras et des membres de la guérilla qui sont venus jusque là avec les déplacés…
Du coup, les gens (la plupart n’ont pas de travail) dépendent pas mal du travail d’associations, comme celle ou j’ ai été.
On a donc fait du cerf-volant (c’est, semble-t-il, un loisir national ¡) avec les enfants, qui sont adorables (même si je me sens plus à l’aise en contact avec des ados, comme dans PQPM).. mais , par exemple, avant qu’on ne parte vers la colline, une maman est venue nous prévenir qu’un des gamins avait un couteau dans sa poche.. un gamin de 5 ou 6 ans, quoi. C’est triste de penser a leur futur: ils doivent travailler en plus de l’école, et on peut imaginer qu’ils ne pourront jamais étudier puisque la fac est bien trop loin, et bien trop chere.
Bref, pas facile facile, et a vrai dire, je ne crois pas que j’y retournerai (tous les volontaires m’ont posé la question): c’est pas que je ne veuille pas voir les problèmes qu’il y a ici, mais bon, c’est un peu déprimant quand même, et je ne sui spas non plus venue dans le but de m’impliquer dans une action humanitaire (j’apprends aussi des choses sur mes limites, ici...)